Aresh : «Je me suis entraîné pendant quatre ans avant de faire ma première SHC»

Aresh a 27 ans. Investi dans de nombreux projets sur la conscience, il se passionne pour les expériences exceptionnelles depuis son plus jeune âge. À ce jour, il a réalisé une quinzaine de sorties hors du corps (SHC).  

 


Tu es de nature plutôt discrète… et pourtant tu participes à de nombreux projets : tu es administrateur du groupe Astralia, tu soutiens le youtubeur et expérienceur Borvo, tu es aussi membre du GEC.

D’où te vient cette passion pour la conscience et la sortie hors du corps ?

C’est une bonne question ! J’ai découvert la méditation à l’âge de huit ans, un soir où je regardais la télévision avec ma mère. Une émission présentait la méditation de pleine conscience. J’ai voulu tester : je me suis assis en tailleur et je me suis détendu pendant un quart d’heure. Cette expérience m’a plu. J’ai recommencé tous les jours en augmentant progressivement la durée jusqu’à quarante-cinq minutes, vers l’âge de neuf ans. Cela me relaxait et m’apportait plus de tolérance pour les choses du quotidien qui étaient censées m’affecter, mais surtout de la curiosité. Grâce à la méditation, j’ai commencé à m’intéresser à des sujets annexes. Par exemple, j’avais un copain à l’école qui au lieu d’écouter les cours regardait son petit doigt en l’imaginant musclé. Il pensait qu’avec la force de son esprit, il pourrait muscler son doigt. Je me suis mis à faire pareil, mais mon doigt est resté de taille normale (rires)… Au collège, j’avais moins de temps pour méditer, mais j’ai découvert sur internet des phénomènes comme le spiritisme, les EMI et les sorties hors du corps. Ça m’a tout de suite captivé. Je trouvais fascinant qu’on soit possiblement une conscience capable de sortir du corps physique et de se balader sans lui. Surtout, je trouvais intéressant qu’on puisse l’expérimenter soi-même, sans l’aide d’un tiers. Sur Youtube, je suis tombé sur un tutoriel de Antoll Ma qui expliquait – grosso modo – la technique de sortie hors du corps induite à partir d’une paralysie du sommeil. J’ai regardé ses tutos vingt fois, trente fois. Le soir, j’essayais de mettre ses conseils en pratique: je me couchais dans mon lit, je fixais un point et j’attendais. Mais je ne sortais pas de mon corps… Je réessayais le lendemain et le surlendemain. J’ai fait ça pendant longtemps… J’expérimentais aussi des techniques comme la visualisation : monter sur une corde, nager. Je me suis entraîné pendant quatre ans avant de vivre ma première sortie hors du corps. Je fais partie de ceux qui ont galéré au début. Alors quand j’entends des personnes qui perdent la niaque au bout de quelques semaines, j’ai envie de leur dire de ne pas se décourager !

Du coup, comment s’est passée cette première sortie ?

Je devais avoir quatorze ans. Un soir, j’ai fait des exercices de relaxation, des sortes d’étirements pour détendre le visage et le corps. Puis je me suis allongé sur le sol pendant quinze minutes comme le conseillait un tuto. J’ai écouté une musique que j’aimais bien : celle du film Requiem for a dream. Cette musique a tendance à me faire vibrer, littéralement des fois ! Ensuite, j’ai quitté le sol et je me suis allongé sur mon lit. À cette période, j’avais sans cesse une appréhension : quand j’essayais de me détendre, j’avais toujours le gros orteil qui bougeait tout seul. C’est idiot, mais une tension se créait et mon orteil bougeait. Cela recommençait toutes les deux minutes et cela m’empêchait de me concentrer. Ce soir-là, mon orteil m’a laissé tranquille. J’ai fait un décompte de 100 à 0, en visualisant les chiffres de 0 à 100, une sorte de décompte inversé. Une paralysie du sommeil s’est installée : une sorte de lourdeur qui s’est propagée des pieds à la tête. Tout à coup, j’ai ressenti des vibrations, des vibrations très fortes! Elles sont montées dans ma tête comme si elles rebondissaient dans mon crâne. Je ressentais de la joie et de l’incompréhension à la fois : c’était mon premier état vibratoire. Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Qu’est-ce qui va se passer ? Avec les vibrations est venu un son, comme le son d’un train à vapeur en train de freiner. Ce n’était pas douloureux, mais très fort, j’ai vraiment cru qu’un train allait traverser ma maison. Ensuite, j’ai enfin senti que je m’élevais. J’étais attiré vers le plafond. J’ai ressenti une énorme peur, comme si mon cerveau me disait « un pas de plus et tu vas mourir  ». Mais cela faisait quatre ans que je me documentais alors j’étais sûr de moi. Je ne voulais pas louper cette occasion. J’ai lâché prise, je me suis dit « OK, alors j’accepte de mourir ! ».  À partir de là, j’ai continué à m’élever et à flotter. Je me suis retrouvé dans un endroit complètement noir. Le temps me paraissait très long. Quelques secondes duraient une éternité. Il y avait une petite lumière rouge au loin. Je l’ai regardé avec intérêt et j’ai tenté de m’approcher. C’était comme si cette lumière était consciente et m’observait, je n’en sais pas plus ! J’avais le sentiment de me rapprocher, mais j’avais l’impression de ne pas pouvoir l’atteindre. Elle paraissait trop loin… Ensuite, j’ai senti une tension qui apparaissait derrière moi. Cette tension s’est amplifiée puis je suis revenu dans mon corps physique.  Après cette première sortie, j’étais plein d’énergie. Il était trois heures du matin mais je ne pouvais plus dormir. J’ai pleuré un bon coup parce que c’était beaucoup d’émotions. J’avais enfin réussi ! Je me sentais re-boosté.

Pendant longtemps, je n’ai pas su comment classer cette expérience. C’est assez récemment, en faisant le stage de Marc Auburn, que j’ai pris conscience de ce qui m’était sans doute arrivé. Marc a vécu des expériences très similaires dans des espaces vides avec des lumières au loin. Selon lui, ces lumières pourraient être des entrées de tunnels, comme ceux qu’on trouve dans les Expériences de Mort Imminente. 

Depuis cette expérience, tu as effectué plusieurs sorties hors du corps.

Oui, mais ma deuxième sortie n’est arrivée que deux ans après. Pourtant je multipliais les tentatives… Ma troisième sortie hors du corps s’est produite dix ans plus tard ! Pendant dix ans, je ne m’entraînais plus, car mon esprit était accaparé par le lycée et les aléas de la vie. Bien sûr, je gardais une vision très spirituelle, mais j’avais arrêté les tentatives. J’ai repris il y a deux ans, en 2020. Depuis, j’ai effectué une dizaine de sorties hors du corps. Beaucoup d’expériences se sont produites dans le monde physique : j’étais souvent dans la mélasse ou le marécage, comme certains l’appellent. Je vois les sorties hors du corps comme un œuf : dans mon corps biologique, je suis dans le jaune d’œuf. Quand j’arrive à sortir de mon corps, je passe par le blanc d’œuf, qui est la mélasse : une sortie brouillée, où les perceptions sont mauvaises, où je fais des projections oniriques… La vraie sortie hors du corps, c’est quand on sort de la coquille : on se déplace rapidement, avec une parfaite lucidité, on est libre, on peut voler, se téléporter, on se balade où on veut, sur terre ou dans l’espace. Je n’ai pas le sentiment d’avoir visité d’autres dimensions, ou alors, je suis resté dans des dimensions proches de la nôtre. Mais certaines expériences ont été magnifiques, très marquantes. J’ai du mal à les décrire, car c’est très intime. J’ai parfois l’impression qu’on voyage autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de soi. Au départ, je laissais beaucoup faire : mes sorties se faisaient en pilote automatique, comme si une instance supérieure m’emmenait là où elle voulait m’emmener, pour me permettre d’évoluer. Depuis peu, j’essaie de contrôler davantage, de faire des tests et d’explorer ce que j’ai envie d’explorer. Par exemple, j’ai tenté d’aller voir les pyramides, mais je suis arrivé dans la cour d’un château. Des fois, on essaie d’aller à un endroit, mais on arrive ailleurs. Ça demande un apprentissage, c’est comme tout, il faut travailler…   

As-tu obtenu une preuve que tu sortais de ton corps ?

Dès ma deuxième sortie, j’ai obtenu une similipreuve qui m’a marqué : je faisais une sieste et j’ai eu un état vibratoire. Je suis sorti de mon corps, je me suis baladé dans la maison. En sortie, j’ai vu ma mère placer sa table à repasser devant la baie vitrée et commencer à repasser des vêtements. Je l’ai observée repasser son petit tee-shirt rose. Je me suis senti revenir vers mon corps physique. Quand j’ai ouvert les yeux, sans perte de conscience, je suis directement allé voir ma mère qui était effectivement en train de repasser devant la baie vitrée. Elle venait de plier son tee-shirt rose. J’étais « fifou » ! J’ai tout raconté à ma mère. Elle est très ouverte d’esprit. Elle s’est réjouie pour moi.

Qu’est- ce que le phénomène SHC a changé dans ta vision de la vie ?

Grosse question métaphysique ! Ça m’a apporté tellement de choses, ça a changé ma manière de voir les choses, de les comprendre, de les appréhender. Maintenant, quand je vis une situation difficile, je relativise beaucoup plus. C’est un peu comme si j’étais détaché des événements négatifs et parfois des événements positifs aussi… Je me vois comme une entité de passage dans un corps. Je sais qu’un jour, j’irai ailleurs et je vivrai d’autres choses. Du coup, je vis les événements avec plus de recul.

Pourquoi est-ce important pour toi de diffuser des informations à ce sujet ?

Déjà, car ça me plaît. Ensuite, parce que j’ai envie que les gens puissent vivre des expériences merveilleuses et changer eux-mêmes leur vision s’ils le souhaitent. Pour ça, on peut leur donner des outils. En donnant des outils, on donne le choix aux gens et donc on leur permet d’être libres. Évidemment, à l’heure actuelle, on ne sait pas encore si les sorties hors du corps sont bien réelles, ou bien une création du cerveau, un délire bien ficelé, malgré les vérifications qui sont faites. Mais ce n’est pas l’important. Ces expériences changent les gens et les rendent meilleurs : c’est cet impact qui compte. Peut-être qu’à l’avenir, on découvrira que les sorties hors du corps sont réelles et qu’on est vraiment plus que notre corps physique. En démocratisant ces idées et en rendant accessibles ces expériences, on pourra peut-être changer l’humanité, la rendre plus altruiste, plus réfléchie et plus connectée au vivant.

Quelque chose à ajouter ?

Ne croyez en rien, ni en personne, expérimentez.

 Propos recueillis par Julie E.

Le GEC récolte des témoignages sur les sorties hors du corps (SHC), à des fins de partage et d’objectivation du phénomène. Vous souhaitez témoigner? Remplissez notre formulaire en ligne.

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