Reportage : après une EMI, l’apparition de facultés « paranormales »

Après une expérience de mort imminente (EMI) certains expérienceurs reviennent avec des facultés dites « paranormales », comme la capacité de sortir de leur corps… C’est ce que montre un reportage de la chaîne RTS (mars 2021)

Ancien professeur de l’Université Nord Texas, Janice Holden a passé 35 ans à étudier les EMI et leurs répercussions. Selon elle, les expériences de mort imminente semblent « ouvrir des portes de perceptions » comme la perception de défunts, des capacités de guérison ou autres facultés hors du commun. « La plupart du temps, les expérienceurs ne parlent pas de leurs capacités paranormales, car ils craignent qu’on les accuse de mentir, de vouloir attirer l’attention, ou qu’on les accuse d’être fous. Il faut un certain temps pour que la personne ait suffisamment confiance pour parvenir à reconnaître qu’elle a vécu une expérience véritable et qu’elle n’est pas folle. (…) Les rêves et les hallucinations ne provoquent pas de changements spécifiques à long terme, alors que c’est le cas après une NDE »

Dans ce reportage, Patricia livre son témoignage. Après une EMI à l’hôpital, Patricia connaît des « transformations radicales » : elle commence à voir de la couleur autour des gens, parvient à « scanner l’état de santé » des autres, elle ressent un « champ magnétique », communique avec des personnes décédées. Ces expériences la déconcertent : «  Si on en parle à la communauté religieuse, on est possédé. Si on en parle à la communauté scientifique, ça relève de la psychiatrie, donc je me disais : qu’est-ce que je deviens ? ». De la même manière, Karine a mis des années à poser des mots sur son EMI. Comment décrire les incroyables perceptions elle a éprouvées ce jour-là ? « Je ne voulais pas revenir (…) ce n’était pas un rêve, pas une hallucination, pas une folie ».

Laurence, quant à elle, a développé des aptitudes de sortie hors du corps, comme bon nombre d’autres expérienceurs. Sportive d’élite, elle est restée 4 mois dans le coma. Depuis son EMI, elle sort régulièrement de son corps, en suivant un protocole. « J’ai gardé cette capacité de mobilité, de déplacement. (…) En étant dissociée de son corps physique, la conscience est beaucoup plus libre, on se soustrait aux limitations d’espace et de temps. ». Laurence semble avoir développé d’autres facultés « paranormales » et collabore avec la gendarmerie nationale pour retrouver des personnes disparues.

Le célèbre cardiologue Pim Van Lommel apporte son éclairage. Pendant huit ans, il a suivi deux groupes de survivants d’arrêts cardiaques. Le médecin remarque de profondes transformations générées par les EMI : « cette expérience est tellement submergeante, elle change votre vision du monde et vous ne pouvez pas en parler. Les gens traversent souvent des années de dépression, de solitude, de nostalgie, c’est un traumatisme spirituel ». Il y a vingt ans, Pim Van Lommel est le premier à avoir cherché des explications scientifiques aux EMI. Après avoir écarté les causes physiologiques, il a proposé une hypothèse novatrice : « nous avons appris à l’université que la conscience est le produit d’un cerveau qui fonctionne. Ainsi, ça devrait être impossible d’avoir une expérience consciente – une expérience de conscience renforcée avec des capacités cognitives, des émotions, des perceptions, des souvenirs – à un moment ou le cerveau ne fonctionne plus (…). Quand vous avez un arrêt cardiaque, il n’y a plus aucune activité dans le corps et le cerveau. Nous savons maintenant grâce à ce type d’études prospectives sur les survivants d’un arrêt cardiaque que cette conscience s’est manifestée alors que le cerveau ne fonctionnait pas du tout. Donc pour moi, c’est qu’apparemment, on peut expérimenter une conscience à un moment où le cerveau ne fonctionne pas. Il faut donc rediscuter la relation entre la conscience et le cerveau ». Selon cette hypothèse non matérialiste, la conscience ne serait pas dans le cerveau mais délocalisée, un peu comme un cloud auquel pourrait accéder un ordinateur, bien que l’ordinateur ne produise pas ce cloud : le cloud est en dehors de lui. Le cerveau fonctionnerait comme un émetteur-récepteur : « notre cerveau aurait une fonction d’interface ».  Une NDE modifierait cette interface de manière permanente, en générant une « sensibilité intuitive renforcée ».

En France, le docteur François Lallier a consacré sa thèse aux EMI. Il fait un parallèle entre l’expérience EMI et la physique quantique, qui étudie l’infiniment petit. Selon lui, c’est sur le principe de la physique quantique que l’on pourrait expliquer « cette conscience extracérébrale », mais il faudrait encore beaucoup de démonstrations scientifiques pour le prouver.  Envisager une telle conception de la conscience serait une révolution.

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