Laïka : « je peux sortir de mon corps tous les jours »

Laïka habite à la Réunion. Préparatrice en pharmacie, elle a vécu sa première expérience hors du corps en 2023.

Peux-tu nous parler de toi ?

J’ai bientôt 41 ans, je vis sur l’île de la Réunion et je suis préparatrice en pharmacie. Mariée, maman d’une enfant de 11 ans, j’ai la vie de monsieur et madame tout le monde. Je me considère comme une personne rationnelle, même si j’ai toujours eu un rapport un peu spécial avec l’invisible. Enfant, j’ai rapidement découvert la loi de l’attraction. Je pensais très fort à quelque chose en fermant les yeux – je m’imaginais ce que je voulais avoir – et cela arrivait. Je ne sais pas comment cela fonctionne, mais je le fais toujours aujourd’hui pour obtenir toutes sortes de choses. Par exemple, j’ai utilisé la loi de l’attraction pour obtenir ma maison. Je n’avais pas d’argent, mais j’y ai pensé fortement en visualisant ce que je voulais… et je l’ai eue. Je suis tombée sur une occasion très rare, pour une bouchée de pain. Certains pourraient dire que je suis très chanceuse, mais je crois plutôt que je l’ai attirée vers moi. Ensuite, j’ai souvent vécu des événements étranges, comme des prémonitions. Quand cela m’arrivait, je n’osais pas trop en parler parce que je ne voulais pas qu’on me prenne pour quelqu’un de bizarre.

Comment t’es-tu intéressée à la sortie hors du corps ?

Mon chemin a commencé par des rêves lucides, puis sont apparues des paralysies du sommeil. Lorsque je m’allongeais en me détendant complètement, une lourdeur s’installait dans mon corps, puis je me retrouvais bloquée. Mon corps était endormi, mais je pouvais parfois voir la pièce autour de moi. Au début, je pensais que j’avais les yeux ouverts, mais j’ai réalisé ensuite que mes yeux étaient fermés et que je voyais avec d’autres yeux, pas mes yeux physiques… Je sentais aussi des présences autour de moi qui me caressaient la tête, qui marchaient. Je n’avais pas peur, je trouvais ça fascinant. Puis un jour, je suis sortie de mon corps.

Comment s’est passée ta première expérience ?

Ma première expérience consciente est arrivée en 2023 de manière totalement spontanée. Elle a été un véritable choc, quelque chose d’inoubliable. Une nuit, je me suis réveillée. J’étais devant la porte de ma chambre, sans comprendre ce que je faisais là. En me retournant vers le lit, j’ai tout à coup réintégré mon corps endormi sur le matelas. Alors je me suis levée une seconde fois et je me suis dirigée vers la porte. Je l’ai traversée comme si c’était la chose la plus naturelle au monde ! En un instant, je me suis retrouvée à l’extérieur. Mon regard s’est tourné vers le ciel, où des milliers d’étoiles brillaient. C’était magnifique. J’ai ressenti une envie profonde de m’y rendre et aussitôt, j’y suis allée. C’est inexplicable, car je n’ai quasiment pas senti le déplacement. Autour de moi, il y avait des milliers d’étoiles. Émerveillée, j’ai voulu aller plus loin. J’ai senti une accélération, comme dans un manège à sensations. Et j’ai été projetée au-delà… comme si je franchissais une barrière. Je suis sortie de la matière physique en traversant une sorte de pâte à modeler. C’était si étrange, si fou. Je me suis laissée portée dans un espace immense. J’avais l’impression d’être sortie d’une bulle, où je retrouvais enfin ma liberté. La sensation était si intense. Là, j’ai vu un immense livre rond tournant à toute vitesse. Cela faisait beaucoup de bruit. C’était quelque chose d’immense où défilaient des scènes de vie comme un film en accéléré. Je voyais plein de scènes du monde comme si tout était rassemblé dans ce livre. C’était incroyable. Quand j’y repense, c’est fou ! J’ai eu peur de m’en approcher : j’avais l’impression que j’allais être broyée. Alors j’ai poursuivi mon voyage. Je me suis retrouvée au-dessus de quelque chose qui ressemblait à un gros cyclone rouge. J’étais face à une galaxie rouge et blanche, d’une beauté indescriptible. L’émotion était si forte que j’ai instantanément été ramenée à mon corps. J’étais sous le choc mais j’ai vécu cette expérience comme un cadeau.

Alors tu as commencé à pratiquer des techniques…

Oui, une chose était claire : si mon corps pouvait faire ça, je devais absolument apprendre à le maîtriser. C’est ainsi que j’ai commencé à chercher des informations sur internet et à explorer consciemment ces états. J’ai eu la chance d’intégrer un groupe d’expérienceurs posés et réfléchis. Les débuts ont été difficiles. Je ne savais pas par où commencer. Alors, j’ai simplement posé mon attention derrière mes paupières. J’essayais de me détendre, immobile, en observant ce qui se passe. C’était ma base de travail. Je voyais beaucoup de phosphènes, puis des images hypnagogiques. Au bout d’un moment, j’ai appris à identifier des phases de bascule – le moment où je commence à sortir de mon corps en me désynchronisant. Je ressentais des vibrations, comme des convulsions, ainsi que des sons, des sensations de mouvement. Au début, les vibrations étaient intenses et fréquentes. J’avais l’impression d’être dans une tempête ou dans un réacteur d’avion. C’est alors que je me levais : j’étais dans un autre corps, un « corps énergétique »… Dire qu’on sort de son corps paraît complètement fou. Pourtant, je ne trouve pas de terme plus juste. La sensation est réellement celle d’une décorporation.

Quel type d’expérience vis-tu hors de ton corps ?

Aujourd’hui, je sors régulièrement de mon corps. Je peux sortir tous les jours. D’ailleurs, je suis une sorte de discipline sportive : je m’entraîne pour augmenter mes capacités… Quand je sors de mon corps, j’adore voler : la sensation de vol est incroyable, on peut sentir le vent, et parfois, on vole sur le ventre et on voit sur le dos. La vision est différente. Il m’arrive de voir des choses extraordinaires. Par exemple, je suis allée voir le Taj Mahal. Je suis entrée à l’intérieur d’un petit palais qui était juste à côté, et j’ai assisté à une sorte de cérémonie, comme une veillée funéraire où on m’a offert un plateau de nourriture délicieuse (sur un autre plan ?). C’était incroyable. De l’autre côté, on ressent toutes les sensations plus fortement, c’est génial, mais aussi déstabilisant. Il m’est arrivé de regarder la terre depuis l’espace et d’avoir tous les renseignements sur les lieux : je peux capter plein d’informations, voir des ramifications, comme des connexions entre les éléments. Et si je veux voir un lieu, je le vois. Je vois à l’intérieur de ce lieu, les gens qui y vivent, etc. C’est un champ d’informations incroyable. Il y a des fois où j’ai l’impression d’être « ronde », comme si le monde autour de moi était sphérique. Je vois tout. Mais dès que je reviens, je trouve difficile de retranscrire mon vécu avec des mots. Tout me paraît inexplicable, alors que dans l’instant, tout est naturel.

Avec le temps, j’ai compris que l’intention et l’émotion que l’on met dans notre démarche sont déterminantes et nous amènent à certaines destinations. Au début, j’allais dans des zones désagréables, avec des entités assez sombres, peut-être ce qu’on appelle le bas astral. Mais de plus en plus, j’essaie d’aller « au-delà de la barrière » – c’est-à-dire au-delà du monde physique. J’essaie de visiter des mondes sympas (rires). Par exemple, je me suis rendue dans un lieu où des êtres m’ont montré que nous créons des mondes, nous sommes tous des créateurs. C’étaient des êtres lumineux, magnifiques.

Quelle est l’expérience la plus incroyable que tu aies vécue ?

Il y a sept ans, bien avant de vivre des sorties hors du corps, mon cousin est décédé. Son décès m’a causé un choc. J’étais dans mon salon, effondrée sur le sol. Je pleurais avec une immense douleur liée à sa perte. C’était la pire douleur de ma vie… À cet instant, j’ai senti que quelqu’un se posait à côté de moi et me prenait dans ses bras. C’était comme une silhouette invisible qui me donnait de la chaleur et de l’amour. J’ai ressenti beaucoup de soulagement, comme si on m’enlevait un poids. Cela m’a aidé à me ressaisir. J’ai pensé : « c’est un ange »…

Sept ans plus tard, lorsque je vivais mes premières expériences hors du corps, j’ai posé l’intention de « guérir mon âme ». Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je me suis décorporée et je me suis retrouvée chez moi, dans mon salon… C’est là que je me suis vue par terre ! J’étais face à moi-même, en train de pleurer. J’ai tout de suite compris que c’était moi, dans le passé, pleurant la mort de mon cousin… Mon autre moi ne pouvait pas me voir, mais je devais faire quelque chose ! Alors je me suis prise dans mes bras et j’ai crié : « ne t’inquiète pas, tout va bien, tout va bien se passer. » Quand je suis revenue, j’ai pleuré toute la journée. J’ai compris que l’ange, c’était moi ! À partir de cet instant, je me suis dit que je devais bien mener ma vie, pour que mon moi du futur n’aie pas à intervenir dans le présent. 

As-tu déjà obtenu des preuves que tes sorties hors du corps sont réelles ?

Oui, plusieurs. Une nuit, je suis allée chez ma mère en sortie hors du corps. Je ne l’ai pas trouvée dans sa chambre habituelle, elle dormait dans sa chambre d’amis. J’ai trouvé ça bizarre. En revenant dans mon corps, je lui ai posé la question : elle avait effectivement dormi dans la chambre d’amis alors qu’elle ne fait jamais ça. Parfois, je vis aussi des expériences prémonitoires qui se confirment par la suite. Ce n’est pas toujours agréable – par exemple, quand j’aperçois un cyclone ou la maladie d’un proche. J’ai tenté de rationaliser, mais aujourd’hui, je ne peux plus nier ce que je vis : je sais que la conscience existe au-delà du cerveau.

Tu dis que tu as tenté de « rationaliser » ce que tu vis…

Oui, j’ai voulu trouver une explication « rationnelle », sauf qu’à un moment donné, je ne pouvais plus expliquer ce que je vivais d’un point de vue matérialiste. La science explique bien des choses, comme les mécanismes du cerveau, du sommeil… Mais elle ne va pas au-delà : au cœur de l’expérience. Je pense que les scientifiques réduisent ces expériences à des illusions parce qu’ils ne les vivent pas eux-mêmes. Bien sûr, il y a des exceptions, comme Rodrigo Montenegro qui étude ces états. L’année prochaine, je vais participer à un protocole scientifique avec lui, car je veux savoir ce qui se passe dans ma tête. J’espère aussi que cela rassurera mon entourage, car ils me voient comme une personne bizarre. Je pense que beaucoup d’expérienceurs n’osent pas parler… Je le comprends, ils ont peur de passer pour des gens perchés. J’aimerais que les scientifiques restent ouverts, car les personnes qui vivent ces expériences peuvent être tout à fait posées et sensées. 

Dans quelle mesure la sortie hors du corps a-t-elle transformé ta vie ?

Je pense que le monde serait totalement diffèrent si les gens sortaient de leur corps… La sortie hors du corps est un bel outil de développement personnel, car on doit apprendre à gérer ses émotions et ses pensées. Pour ma part, la sortie de corps a changé ma vie. Je vois les choses avec plus de recul, je suis beaucoup plus détachée du matériel, je n’ai plus peur de perdre telle ou telle chose. Je ne fais plus les choses de manière automatique, je ne cherche plus à me fondre dans la masse. Maintenant, je gère mieux mes émotions, je comprends mieux les gens en face de moi. Et puis, je me sens vraiment épanouie dans ce que je vis. La sortie hors du corps est devenue ma passion et cela change tout. Je suis heureuse, j’ai une flamme en moi qui me dit que lorsque cette vie va s’arrêter, il y aura encore autre chose… Quoi exactement ? Je ne sais pas. Je reste ouverte à toutes les possibilités. Tout est possible !

Retrouvez les expériences de Laïka sur sa chaîne YouTube : https://www.youtube.com/@LAIKAPAYET

Propos recueillis par Julie E.

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