Florent, 36 ans, est architecte paysagiste et habite dans l’Ariège. Adolescent, il a vécu de nombreuses paralysies du sommeil qui le terrifiaient. À l’âge adulte, il a pris conscience que la paralysie du sommeil pouvait être un tremplin vers la sortie hors du corps.
Tu as eu un « déclic spirituel » à l’âge de 33 ans.
Oui, j’ai commencé à m’ouvrir au christianisme. Avant cela, j’étais plutôt tourné vers le bouddhisme et le yoga. J’avais fait une retraite Vipassana en Inde. J’étais sensible à la sagesse d’Orient. Un jour, j’ai eu des vertiges à cause de mes oreilles : le syndrome de Meunière. C’était un jour d’Ascension. J’ai été hospitalisé pendant plusieurs jours. Une messe passait à la télé dans ma chambre d’hôpital et une infirmière m’a demandé si je lisais les évangiles. Je lui ai répondu que je ne m’étais jamais penché sur la question. Peu après, ma grand-mère est décédée. Il y avait une cérémonie chrétienne pendant l’enterrement. Comme personne n’osait le faire, j’ai pris l’initiative d’écrire un discours pour cette occasion et de réciter un Notre-Père. Cela m’a donné envie de lire les évangiles. C’est alors que j’ai entraperçu une sagesse que je ne soupçonnais pas et que j’avais rejetée depuis mon enfance. J’avais à l’esprit l’histoire des religions et tout ce qu’elle comporte de néfaste (les croisades, le pouvoir du clergé, les controverses). À la lecture des évangiles, J’ai ressenti un sentiment intérieur très fort et une présence qui était là. Pour moi, c’était le Christ. Cette présence me portait et me donnait l’impulsion pour creuser davantage, c’est pourquoi je me suis penchée sur les discours de Rudolf Steiner, qui a donné des conférences sur sa propre interprétation des évangiles. Lire ces écrits faisait écho à quelque chose qui me semblait juste. Par exemple, Steiner évoque le monde spirituel où transitent les défunts en attendant une future réincarnation : cela rejoint la conception orientale et l’enseignement du Bouddha. Prendre conscience de ces points communs m’a réconcilié avec la religion chrétienne et a consolidé ma foi. J’ai réalisé que le bouddhisme et le christianisme ne s’opposaient pas. Au contraire, ils sont deux manières différentes d’exprimer une même vérité.
C’est dans ce contexte que tu entends parler de sortie hors du corps…
Un jour, mon frère m’a appelé. Il venait de faire un stage de voyage astral et il était sorti de son corps. Je l’ai cru, car j’avais moi-même la conviction d’une vie après la mort. Il m’a décrit les symptômes de l’état vibratoire (la première phase d’une sortie hors du corps) : les vrombissements, les bruits, les bourdonnements. J’ai immédiatement fait le lien avec des expériences que j’avais vécues durant mon adolescence.
Peux-tu nous décrire ces expériences ?
Ça m’est arrivé plusieurs fois quand j’avais 15 ans. Je dormais et j’entendais des bruits énormes. J’avais l’impression que mon cerveau se comprimait et s’écrasait dans ma tête. Je croyais que j’allais mourir. Je n’arrivais pas à me réveiller, car j’étais paralysé. Quand ce phénomène se produisait, je le fuyais, car j’en avais peur. J’essayais d’y mettre fin. Au bout d’un moment, la paralysie s’arrêtait : je me réveillais et j’avais alors peur de me rendormir, car je pouvais enchaîner plusieurs paralysies d’affilée. À cette époque j’en avais parlé à mon frère, car on dormait dans la même chambre. Par contre, je n’osais pas en parler à mes parents. J’ai fait des recherches sur internet sans obtenir de réponse rassurante. Au bout de plusieurs mois, j’ai fini par penser que j’avais une tumeur au cerveau. Alors j’ai demandé à mon père si je pouvais faire un scanner du cerveau. Il m’a dit que je devais « arrêter mes conneries » et simplement me reposer davantage et que ça irait mieux.
Tes paralysies du sommeil ont cessé ?
Pas vraiment. Elles se sont produites par intermittence à différentes périodes de ma vie. À chaque fois, je ressentais la même peur. Il m’est déjà arrivé de percevoir des présences dans ces moments-là, comme un intrus qui s’assoie sur moi ou me touche le dos. Quand mon frère m’a parlé des sorties hors du corps, je l’ai vécu comme une révélation : j’ai réalisé que la paralysie du sommeil peut être une première étape de la sortie hors du corps ! Pourquoi personne ne me l’avait jamais dit ? J’ai demandé à mon frère de me donner le protocole à suivre. Il m’a parlé de la programmation (une technique d’Akhena), ce que j’ai fait. Je me suis couché en me répétant « à 2 heures, je sors de mon corps ». À 2 heures du matin, je me suis réveillé, j’ai lu un peu, et au moment de me rendormir, l’état vibratoire est arrivé immédiatement.
Qu’as-tu fait cette fois-ci ?
J’ai accepté l’état vibratoire, je l’ai accueilli… Résultat : je me suis senti glissé hors de mon corps, tout en douceur. J’étais léger, vaporeux et je me suis élevé. Je suis rentré dans le plafond. Je suis allé dans les combles. Ma vision était assez trouble, mais j’étais lucide et conscient. J’étais sûr que ce n’était pas un rêve. Je suis rapidement revenu dans mon corps et je me suis réveillé. J’étais très enthousiaste, mais pas particulièrement étonné. Cette expérience ne faisait que confirmer ma foi. J’avais une preuve supplémentaire. J’ai aussi compris ce que Steiner voulait dire par « investigation occulte » : avec la sortie hors du corps, certains ont sans doute accès au monde spirituel.
Tu es sorti plusieurs fois de ton corps ?
Une dizaine de fois au total. J’ai lu le Manuel d’Akhena et des expériences se sont déclenchées spontanément. Une fois, je me suis programmé pour aller dans la maison de mes parents, car ma mère avait caché un objet-mystère dans son atelier. Elle voulait que mon frère et moi identifiions l’objet pour lui prouver que nous sortions de notre corps. Je me suis déplacé là-bas avec mon corps astral. Ce n’était pas un rêve, mais il y avait selon moi beaucoup de projections qui étaient de ma propre création : des objets aux formes mouvantes qui se transformaient à vue d’œil. Je n’ai pas réussi à identifier l’objet-mystère, car je voyais un objet qui n’arrêtait pas de changer de forme. Ces difficultés m’ont fait dire que je n’étais pas assez mature pour appréhender le monde astral. J’ai peur de projeter des choses subjectivement et que l’expérience soit biaisée par mes propres filtres. Je préfère donc me consacrer à ma vie incarnée, car il me semble que c’est dans l’incarnation sur terre que l’on évolue. La nourriture spirituelle que m’apportent les écrits de Steiner et d’autres sages me suffit. Je préfère m’en référer à des maîtres spirituels qui sont plus susceptibles d’approcher la vérité.
Quelle est ton approche de la sortie hors du corps aujourd’hui ?
Je n’ai plus peur des paralysies du sommeil. Je suis très content lorsque ça m’arrive. Quand je sors de mon corps, je vis des moments très exaltants, par exemple, quand je vois des lumières astrales extrêmement prononcées ou si j’entends des musiques très pures dans des sonorités classiques. Par contre, je ne programme pas, je n’attends rien de cela, car je n’en ai pas besoin pour l’instant. J’ai une vie de jeune papa qui me prend du temps et qui ne me permet pas de pratiquer régulièrement des techniques. Par ailleurs, je suis portée par une foi qui n’a plus besoin d’être validée par des expériences astrales. Pour moi, la sortie hors du corps doit avoir un sens. Un jour sans doute, j’aurai envie de m’y remettre, quand j’aurai une quête bien définie, comme une rencontre avec un défunt ou une entité spirituelle. En attendant, je m’en remets à ma vie sur terre où je travaille sur moi-même pour épurer mon être.
Propos recueillis par Julie E.
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J’ai eu des sorties de corps astrales ca à commencer en 86 aujourd’hui je sors pas comme je veux surtout l’hiver mais l’été mais propice mais il est vrai que c’est merveilleux…
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